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Facturation électronique : à l’approche de l’échéance de 2026, les entreprises s’organisent 

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Table des matières

Alors que l’entrée en vigueur de la facturation électronique obligatoire se profile à l’horizon 2026, l’édition 2025 du salon Documation permet de faire un point sur l’état de préparation des entreprises. Ce bouleversement réglementaire va bien au-delà du simple choix d’un outil : il invite à repenser en profondeur les processus documentaires. 

Une réforme structurelle, pas juste technologique 

“La facturation électronique ne se résume pas à une question d’outil”, affirme Sandrine Hilaire (eFutura, vice-présidente de la Commission de Normalisation Facture Électronique à l’Afnor). “C’est une opportunité de revisiter les processus internes, car la moindre erreur, notamment sur les taux de TVA, ne passera plus inaperçue.” De plus, toutes les plateformes de dématérialisation partenaires (PDP) ne répondent pas aux mêmes besoins : certaines sont pensées pour les PME, d’autres pour les grands groupes, ou encore pour une couverture plus large. 

Loin d’un simple passage au format PDF, cette réforme touche directement à la gestion de la trésorerie et à l’interopérabilité avec les outils existants. Les entreprises doivent donc anticiper et s’adapter. 

Optimisation des processus et traque des coûts invisibles 

Pierre Pontier, Directeur France de Namirial, y voit une chance à saisir : “La mise en place de la facturation électronique est un excellent prétexte pour repenser les workflows. La qualité des données devient critique : en cas d’erreur ou de données non traçables, la facture sera rejetée. C’est aussi un outil puissant pour débusquer les coûts cachés et améliorer le retour sur investissement.” 

ERP et flexibilité : les clés d’une adoption réussie 

Olivier Rajzman (Docuware) met en garde contre les choix hâtifs : “Il faut analyser ses cas d’usage. L’ERP joue un rôle central, non seulement dans l’émission des factures, mais aussi pour assurer leur règlement. Il est aussi souhaitable que l’engagement avec une PDP laisse une certaine marge de manœuvre, pour éviter les verrouillages.” 

L’IA et l’impact environnemental en toile de fond 

Le numérique a un impact écologique non négligeable, mais selon Pierre Fuzeau, co-président du Groupe Serda-Archimag, “conserver des documents papier génère jusqu’à dix fois plus d’émissions de carbone qu’un archivage numérique”. Une facture électronique pèse entre 1 et 6 Mo selon son contenu, mais l’usage croissant de l’intelligence artificielle soulève aussi des enjeux environnementaux. 

Côté innovation, l’IA s’invite dans les solutions de facturation. “C’est un formidable levier de sécurisation des données, à condition de disposer de modèles performants”, note Pierre Pontier. “L’objectif est de redonner à l’humain un rôle à forte valeur ajoutée.” 

Un calendrier serré : toutes les entreprises ne sont pas au même niveau 

Pour Gabriel Perillat (Systhen / Cotranet), l’échéance du 1er septembre 2026 reste une priorité pour de nombreuses entreprises : “Un tiers de nos clients sont déjà prêts. Les grandes structures ont généralement pris de l’avance, tandis que les TPE et PME restent en retrait. L’essentiel est d’être opérationnel le jour J.” 

Si l’IA suscite beaucoup d’intérêt, elle reste à ce stade un atout accessoire plutôt qu’un moteur de transformation. “Les capacités de requêtage sont intéressantes, mais les cas d’usage concrets restent encore à inventer”, nuance Systhen. 

Un outil contre la fraude et un retour d’expérience italien 

Namirial, entreprise d’origine italienne, témoigne des effets bénéfiques de l’obligation : en Italie, où la facturation électronique est en vigueur depuis 2019, la fraude fiscale a été réduite de moitié en quatre ans. “L’enjeu majeur, c’est de maîtriser l’ensemble du cycle de facturation, de l’émission au paiement, pour sécuriser la trésorerie et limiter les fraudes”, rappelle Pierre Pontier. 

La GED, un allié précieux 

Enfin, Olivier Rajzman souligne l’importance de la Gestion Électronique des Documents (GED) dans le contexte de la réforme : “Elle permet de gérer efficacement les processus d’achat, de la commande à la facture en passant par le règlement. En associant gestion documentaire et traitement des données, elle devient un levier de performance.” 

Pour mémoire

  • 1er septembre 2026 : obligation d’émettre des factures électroniques pour les grandes entreprises et les ETI. 
  • 1er septembre 2027 : extension aux PME et micro-entreprises. 
  • Réception des factures électroniques : obligatoire pour toutes les entreprises dès le 1er septembre 2026. 

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